BLAZERS 12 : Captain America, histoire de patriote

Publié le par Devotionall

Le personnage de Captain america est tout sauf innocent : Cap a été crée en pleine seconde guerre mondiale, dans un but principalement patriotique, une figure de papier destinée à remonter le moral des troupes et éduquer les futurs américains à discerner les forces du bien de celles du mal, en l'occurence le nazisme, à l'époque. Entre monde libre ( l'Amerique se targue depuis toujours de cette qualité ) et dictature et tyrannie, la principale nemesis de Captian America. A la chute du Reich, Cap ne choma pas très longtemps : l'instauration de deux grands blocs antagonistes, qui se regardaient en chien de faïence, fut une bénédiction pour le héros en côte de maille bleu et rouge : les nazis venaient de se faire remplacer par les comunistes, les allemands devenaient sovietiques, et la lutte contre le péril rouge devenait le nouveau cheval de bataille des paladins de la liberté. Une vision toute manichéenne, qui n'a finalement rien de surprenant. A la chute du mur de Berlin, puis de l'eclatement du bloc soviétique, Captain America perdit une grande partie de sa raison d'être, et même si les scénaristes s'evertuèrent à lui inventer toutes sortes d'épreuves inédites ( la traditionnelle mort et resurection, nombreuses luttes contre la drogue, dont un splendide run, Streets of poison, dont il faudra reparler un jour tant cette oeuvre mérite qu'on s'y attarde. ) mais qui n'empêcherent pas le declin du justicier patriote. La série fut plusieurs fois sur le point de péricliter, Cap n'avait plus de grand péril à combattre.

Ce fut un jour le 11 septembre, les Tours Jumelles s'ecroulèrent, le Grand ennemi venait de refaire surface. Point de russes, encore moins de nazis sur le retour, le nouveau satan est désormais islamiste integriste, et s'immole au nom de son Dieu vengeur. Tous les observateurs s'attendaient donc naïvement à voir Captain America reprendre sa croisade pour le monde libre de plus belle, et le voir ainsi combattre moults barbes et autres artifices exotiques. Que nenni! Seul J.N.Rieber epaulé par Cassaday au dessin va tenter de plonger Captain America dans cette sombre ambiance, mais il va le faire avec beaucoup plus d'ombre et de nuance que tous ses predecesseurs avant lui, durant la guerre mondiale ou froide. Cap doit s'imposer, les islamistes mordre la poussière, mais le gouvernement américain n'en sort pas grandi, et derrière les hommes qui combattent, Nieber nous explique que des forces plus grandes sont à l'oeuvre, et qui broient et consomment la chair à canon sans le moindre remords. Le run ( la série, pour les non initiés ) s'intitule Enemy, tout un programme, et sera publiée par la section adulte de la Marvel, Marvel Knights, et en dépit de sa qualité évidente, n'aboutira à rien d'autre. Captain America aura bien vite d'autres chats à fouetter, entre pseudos complots du gouvernement ( complots qui ne mangent jamais beaucoup de pain ) et aventures supérhéroïques plus classiques. Dernièrement, la série est devenue très populaire et a retrouvé le firmament grâce ... au retour de Bucky, le partenaire de la seconde guerre mondiale de Cap, et que personne n'avait osé résusciter depuis lors : c'est désormais chose faite. L'histoire est objectivement assez interessante, mais le problème de fond est que toute la conscience politique de la Marvel, qui autrefois s'illustrait sous les traits de la propagande, est aujourd'hui totalement absente. La bonne pensée dominante a même étouffé cette liberté historique que s'arrogeait les américains de traiter l'histoire à leur bon vouloir. Dans une époque où les immams peuvent décider ce qui doit être publié ou pas, de commenter et juger la satyre, les directeurs de la Marvel ont fait acte d'allégeance, et Captain America est reparti bouclier au poingt combattre les aliens et les fantomes de la seconde guerre mondiale, perdu qu'il est dans la complexité d'un scénario géo politique, qui refuse à l'artiste toute tentative d'appréhension personnelle du contexte actuel. Captain America, un triste guerrier que l'on empêche de combattre.

Couverture de l'épisode 2 de Enemy, de J.N.Rieber

Et cette nuit les Blazers recevaient les San Antonio Spurs, pour un match qui semblait sur le papier bien déséquilibré. Ce ne fut le cas qu'en seconde mi temps, tant Portland sembla, durant la première, en mesure de faire jeu égal. Ginobili a pris le jeu à son compte dès le troisième quart, et les ardeurs de Portland se sont arrêtées ici. Un minable 23 % à trois points n'a rien arrangé, quelques tirs primés en plus auraient pu mettre en danger les Spurs. Un match mi figue mi raisin, ni très mauvais, ni franchement bon. Mais personne n'attendait rien de cette confrontation, les Blazers ne sont pas encore au point pour ce type d'affiche, nous en reparlerons l'an prochain.

Ginobili, et Portland s'éteint

PORTLAND - SAN ANTONIO   98 - 107

PTS : DUNCAN et GINOBILI (S.A)   25

RBS : RANDOLPH   8

ASS : DUCAN, JACK et UDOKA   5

Bilan : 5V   7D

Publié dans Blazers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article