Blazers 33 : La vie privée dans la BD

Publié le par Devotionall

Dernière étape de notre mini Best of, pour gagner du temps et justifier des vacances hivernales de votre maitre à penser. Ne soyez pas jaloux, il fait bien froid en Campanie, et après avoir testé Salerne dans des conditions proches du congélateur, j'ai grand envie de retrouver Nice et son climat plein de douceur. Aujourd'hui retour sur un des deux ou trois premiers articles, la défense de la crédibilité de la BD et du sense of wonder qui lui est propre. Avec comme exemple, Zagor, que je vous recommande.

Puisque je me flatte modestement d'être non seulement un grand amateur de bande dessinées mais aussi un spécialiste incontesté du genre, on me pose très souvent la même question à propos de mon héros favori, Zagor. " Mais Zagor a t'il des vêtements de rechange, ou bien cela fait il 40 ans qu'il se ballade avec les mêmes guenilles?"

Déjà je subodore le piège... la question revient à dire: Es tu donc si idiot que tu passes autant de temps à lire des BD? Parce que n'est ce pas, les Bd, elles rendent idiots, ou pas? En réalité, si c'était le cas, 99% de la population française en aurait du abuser pendant l'enfance... mais non, la BD ne rend pas idiot celui qui la lit, juste celui qui veut absolument la décrier et la fustiger, la réduire à un ensemble infantile de cases pour crétin profond.

Au fait, c'est qui Zagor? Un aventurier redresseur de torts, qui croit en la coexistence pacifique entre colons et indiens, dans l'Amérique de début du XIX°siècle, et qui fait regner sa loi dans la forêt de Darkwood, terre fabuleuse et dangereuse. Zagor est toujours accompagné de son fidèle "assistant" Chico, un mexicain ventru, et en effet, ne possède qu'un jeu de vêtement : Tshirt à frange rouge et jaune et une paire de jeans élimée. Il parcourt des centaines de kilomètres par album, à pieds, à cheval, sur un navire, mais ne se change jamais, pas une lessive, mais jamais la moindre tâche, ni le moindre accroc, malgrè les nombreux combats auquels il prend part. Voila le pourquoi de l'ironie exposée ci dessus.

C'est que vous n'avez pas bien compris l'art de la BD. La BD, c'est le royaume de l'ellipse, il vous faut faire l'effort mental et intellectuel de relier chaque case, chaque ballon, pour créer votre propre rythme narratif, votre propre écoulement temporel des faits et gestes des personnages. La Bd laisse un role prépondérant à votre intuition, à votre imaginaire. Elle est souvent terre de non-dit, de sous entendu, d'implicite que l'on n'a nul besoin d'expliciter, car, non, nous ne sommes pas idiots, nous les lecteurs. Quand Zagor combat de féroces indiens dans les marais et retourne à sa cabane après une longue marche soutenue de plusieurs heures... et qu'à la case suivante il accomplit sa gym matinale sous un beau soleil, à l'aube, pendant que Chico ronfle encore sur ses deux oreilles, l'auteur nous dit : voila, Zagor est rentré tard et bien crade, il a pris sa douche ( à l'époque on se lave dans un grand baquet, mais le concept est le même...) et il a enlevé ses fringues bien cracra pour les laver et il a pris son jeu de rechange de Tshirt et jeans pour demain. Comme ça il sera frais et dispo dès le matin pour la suite de ses aventures, en vente chez votre marchand de journeaux, 2euros pour 96 pages, c'est pas si chèr...

Et il ajoute : Mais tout ça je ne te le dis pas explicitement dans le cadre de mon récit oh lecteur, car 1) On se contrefous de voir Zagor en ménagère et qui lave ses frusques dans l'étang voisin, c'est une série d'aventure, à la fin!   2) Tu sais bien oh lecteur qu'il va forcément se laver, et même se raser, car il n'est pas imberbe notre Zagor, il a du poil au menton! Tu le sais donc je le dis pas, et puis Zagor qui se passe de l'after shave ou qui se tape une queue avant de dormir, ça interesse qui, c'est une série d'aventure, à la fin!! N'est ce pas oh lecteur!!!

Oui mais voila, le lecteur d'aujourd'hui, ça l'interesse. Le lecteur d'aujourd'hui grandit en rêvant de loft et de caméras, en fredonnant les derniers tubes de la StarAc, en pensant que les contrées vierges de l'Amérique de siècle dernier, c'est un peu comme la ferme des célébrités de TF1, et que Calamity Jane ou Sitting Bull, c'est un peu comme Danielle Gilbert ou Pascal Olmeta... Car oui oh non-lecteur et ennemi de la BD, tu es vraiment très con, trop pour comprendre ne serait ce même qu'une simple BD, pour pouvoir l'apprécier. Et plus tu continueras de penser que je suis, que nous sommes des idiots naïfs, plus je lirais ces aventures avec la satisfaction de ceux qui ont assisté aux derniers jours de Pompei à l'abri du volcan. Puissiez vous rester longtemps sous les cendres...

                                                                          Je vous l'avais bien dit la fois dernière : rien ne vas plus à Portland, et le jeu est actuellement dramatiquement absent des préocupations de certains des Blazers. Le collectif est redevenu poussif, et plus personne ne défend avec enthousiasme, et aucun n'attaque avec talent. New York a donc trouvé la soirée agréable durant sa visite de cette nuit, et a pu repartiur avec un joli succès sans trop forcer son maigre talent. 81 points seulement pour Portland, jamais aussi peu cette saison pour les noirs et rouges.  " On traverse trop de moments sans scorer, sans défendre... Ils nous ont passé vingt dunks dessus! " se lamente le seul Blazers motivé, Brandon Roy. Randolph, pour sa part, souffre du genou droit, et joue sans pouvoir se donner complétement : d'ailleurs il n'a pas participé au dernier quart temps. " Dur d'expliquer ce qui arrive : nous étions une équipe il y a deux semaines, nous sommes maintenant complétement désunis" constate coach MacMillan. Et pendant ce temps le cousin de Zach Randolph, a bord du véhicule du Blazer, se faisait pincer par la police et finissait en garde à vue. 2007 n'est pas partie du bon pied...

27 pts pour Curry qui martyrise les Blazers

PORTLAND - NEW YORK   81 - 99

PTS : CURRY (New)   27

RBS : LEE (New)   14

ASS : MARBURY (New) et JACK   7

Bilan : 13V   20D

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