L'ART D'ETRE TRASH ET REBELLE

Publié le par DEVOTIONALL

Une des nouvelles valeurs qui régit le monde moderne dans lequel nous vivons, est notre capacité à transgresser les règles établies, notre esprit rebelle. Mais quand tout le monde aspire à la rebellion, quand celle ci est chantée par les médias et invoquée par toute une jeunesse, il est fort probable qu'en fait, derrière ses atours trompeurs, ce ne soit qu'un vaste mouvement de restauration, une vaste supercherie, un cruel manque de discernement et d'indépendance d'esprit.

Il suffit de regarder les modèles que les médias encensent, à l'attention des ados : la jeunesse se nourri d'anti hèros, de mythes qui ne pensent qu'à briser tous les tabous. Et les adultes, pour ne pas être en reste, oublient de vieillir et aspirent à l'eternelle jeunesse de l'esprit. Une des icones de ces jeunes acnéïques, que certains qualifieront de crétins, est par exemple le chanteur du groupe Placebo, Brian Molko. Brian es un exemple de pur produit marketing surfant sur la vague transgressive. Je ne discute pas son talent de song writter ou de musicien, mais la façon dont il se construit et entretient son personnage. Androgyne, jamais vraiment gay mais difficilement hétéro, fardé et drogué, noir comme un corbeau mais friqué comme peu d'artistes, le Molko public est un patchwork composé pour attirer à lui le plus grand nombre possible de ces jeunes en manque de repères, à un âge où on pense que les difficultés d'adaptation au monde que l'on découvre, ne peuvent pas découler de soi même, mais bien du reste du monde. L'âge de l'égo, de la bêtise. Placebo ( dont j'aime beaucoup les trois premiers albums, au passage ) cristallise ces angoisses et ces doutes, et les prolonge, pour en faire un business fructueux.

Hors Brian Molko a saisi les tribunaux français pour une affaire de violation de la vie privée et d'atteinte au droit à l'image; sauf que les motifs de la plainte ont de quoi faire exploser de rire jusqu'au bonze népalais le plus impassible. Le sieur Molko s'est vu imortalisé par un paparazzi au zoo de Vincennes, alors qu'il se promenait negligemment avec sa compagne ( car oui, une fois sorti de scène et tombé le rimmel, Brian n'est pas homo et a une famille, loin des tourments adolescents de ses chansons ) et son fils, dont il dirigeait la poussette. Molko s'est indigné, et à saisi les tribunaux compétents, en arguant que ces images de couple paisible et bien rangé allaient à l'encontre de son image médiatique, et lui causaient un préjudice artistique et economique en ecornant son image de marginal aurprès de la frange du public crédule. En somme, vous avez dit du bien de moi, mais je vous assure, je suis méchant, comme le criait M.Jackson il y a de cela des années, avant que les américains ne le prennent, malheureusement pour lui, au pied de la lettre.

Molko se fait des injections de lait premier âge en poudre pour rester rebelle : c'est trash!

Finalement, Molko a été débouté. Le tribunal s'est presque esclaffé, et le chanteur de Placebo pourra retourner à sa poussette et ses ballades en famille avec quelques milliers d'euros seulement, obtenus grâce au droit à l'image et les photos. Mais pour ce qui est du préjudice, que nenni. Dans un monde où des individus sont prêts à vous attaquer en justice si vous les dépeignez en bon père de famille, et ne désirent que de la fange et des procès en hérésie pour exister, nous sommes en droit de nous demander : N'y aurait-il pas quelque chose qui cloche, dans toute cette histoire ? Pendant ce temps, Brian Molko se pose une autre question cruciale : pampers anti fuite ou couches culottes classiques? Le prochain album va être trash, qu'on se le dise.

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