FRANCO BATTIATO : Fleurs 2

Publié le par DEVOTIONALL

CD OF THE WEEK

Chaque lundi, l'album le plus attendu de la semaine, ou le meilleur, c'est au choix. A vingt euros le cd, autant savoir ce qui vous attend...

FRANCO BATTIATO : Fleurs 2

Il y a fort à parier que le nom de FRANCO BATTIATO ne vous dira pas grand-chose, à moins que vous ne soyez un vrai connaisseur de la musique italienne. Et c’est bien dommage, tant nous avons là affaire à un véritable artiste hors norme, hors du temps et des modes. Ce sicilien se situe au carrefour improbable du poète maudit et du troubadour de génie. Son style est des plus austères, col de chemise boutonné à risquer la strangulation, costume gris à la Mao père du peuple, chant fragile et parfois faux, mais toujours juste dans le texte et dans le ton, à mille lieues au dessus de la fange de la variété d’aujourd’hui. Battiato officie depuis les années 70 et compte à son actif un nombre consistant d’albums et de succès reconnus en Italie, et il s’adonne aussi assez souvent aux joies de la reprise, qu’il maitrise avec brio. Ainsi, les albums FLEURS sont de petits florilèges de morceaux connus, réinterprétés par Battiato, selon l’humeur mélancolique du moment. Après Fleurs et Fleurs 3, voici donc Fleurs 2. Ne cherchez pas de logique dans la succession des chiffres, vous n’en trouveriez pas. Cette fois encore , les perles ne manquent pas, à l’instar du délicat et déjà classique nouveau single « Tuttu l’universo obbedisce all’amore », ou des titres en français ( excusez l’accent de Franco, pas toujours très crédible…) comme « Et maintenant », dans une version minimaliste dépouillée, et « Il venait d’avoir dix-huit ans », inattendu sur ce disque. Battiato chante aussi dans un anglais post moderne, et le prouve avec une reprise toute tranquille de « Sitting of the dock of the bay » suivie de « Bridge over troubled water ». Coté guest star du moment, Battiato fait chenter ses amis et ses idoles, à commencer par Carmen Consoli sur ce fleurs 2. Alors bien sur, ce cd ne tournera pas sur la platine de la fête du Jour de l’an, juste après les serviettes de Sébastien ou les classiques new wave, mais il n’empêche que c’est une des meilleures sorties en provenance de la Péninsule pour l’année 2008. La musique italienne ne s’est jamais aussi mal portée mais comme c’est dans les vieux tonneaux qu’on trouve souvent les meilleurs crus, on évitera de céder à la mode de la superficialité galopante avec la voix intemporelle d’un des derniers sages de la musique. (7/10)


Publié dans MUSIC

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article