LES FANTASTIQUES ET LE SURFER D'ARGENT

Publié le par DEVOTIONALL

                                   Le journal des inculturés présente
                           LES FANTASTIQUES ET LE SURFER D'ARGENT 

L'esprit de Stan Lee a toujours été des plus fantasques et productifs. La liste des super héros et des super pouvoirs les plus disparates que nous lui devons est assez impressionante. Avec les crayons surréalistes de Jack Kirby, Smiling Stan nous a aussi légué les 4 FANTASTIQUES, un groupe hétéroclite de héros qui finit par former une vraie petite famille, après avoir réçu en héritage des pouvoirs transmis par de mystérieux rayons cosmiques, après un vol expérimental dans l'espace. Combinant les forces élémentales principales, nous avons donc un savant dont le corps s'étire et devient élastique ( sa femme appréciera ), une jeune fille un peu cruche ( au début de la série ) dont le pouvoir est de devenir invisible; ce qui en dit long sur la place de la femme dans les 60's, une tête brulée encore ado qui ne pense qu'à se divertir ( la Torche humaine ) et un monstre, un roc, un homme transformé en colosse de brique ( le pilote d'esai Ben Grim ). Revoici cette petite dynastie sur nos ecrans, après un premier volet mi figue mi raisin. 

Je n'ai jamais été un grand fan des Fantastiques, même si je suis un consommateur régulier et presque compulsif de comics US. Leur coté gentillet, leurs aventures trop extravagantes m'ont toujours rebuté, il est presque impossible de s'identifier à ce quatuor qui saute d'une dimension ou d'une galaxie à l'autre, et qui passe son temps à combattre le méchant du jour; bien souvent le Docteur Doom, Fatalis en français. Dans le film aussi nous retrouvons la némésis suprême des Fantastic Four, mais si dans le comics c'est un monarque surpuissant ( de la Latvérie, petit état imaginaire de l'est de l'Europe ) dans le film c'est juste un couillon bardé d'une armure technologique qui est de passage. On retrouve aussi, et c'est le grand interêt du film, le SURFER D'ARGENT

Le SILVER SURFER est le personnage romantique et tourmenté par excellence, parmi la production Marvel. Lorsque Galactus, un alien gigantesque, débarque des tréfonds de l'espace, pour engloutir sa planète natale, Norrin Rad sacrifie tout pour sauver les siens : son amour, son quotidien, sa liberté, et entre au service de Galactus pour epargner son monde. Il reçoit en contrepartie des "pouvoirs cosmiques", et peut donc sillonner l'espace sur une planche de surf et libérer une energie presque inépuisable. Mais tourmenté, seul au monde, loin de sa chère et tendre, le Surfer erre tout puissant mais solitaire, comme une âme en peine. Entièrement travaillé sur image de synthèse, le Surfer du film est incolore, inodore, inconsistant. Son drame est vite résumé, et la charge de pathos est réduite au minimal indispensable pour la compréhension du spectateur. Il n'est plus qu'un joli gadget technologique pour faire grimper les ventes, et justifier un second volet des Fantastiques qui franchement... 

Franchement quoi? Je ne sais pas trop. Ce qu'on peut retirer de ce film, c'est un peu d'humour. Les perpétuelles anicroches entre la Torche et Ben, ces moments de détente insouciante qui jalonnent le film. Le personnage de la Torche est narcissique, égocentrique, mais c'est le seul qui nous amuse réellement. Jessica Alba est totalement inutile et déplacée dans son role d'invisible. C'est d'ailleurs quand elle le devient qu'elle joue le mieux. C'est l'ensemble du cast qui donne l'idée d'un ratage à ce niveau. On n'adhère jamais à cette famille incongrue, dont les multiples rebondissements nous laissent indifférents. Ils ont des super pouvoirs, mais il va aussi vous en falloir pour vous maintenir éveiller jusque la fin du film. De plus, les puristes du comics vont s'arracher les cheveux tant les libertés prises flirtent ici avec le mauvais goût ou la méconnaissace totale de la BD ( depuis quand le Surfer est-il inoffensif sans sa planche de surf? Fatalis perché sur la planche du Surfer... alons donc!) Il vous reste la possibilité de vous jeter corps et âmes sur le comics : les premières aventures des FF et du Surfer, publiées voilà presque quarante ans, sont de petits bijous du genre. Le film, lui, est juste comme un anneau en toc, made in Taiwan. Un fake! (5/10

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Le Surfer d'argent n'est pas australien , mais Zenn Ladien.

PS : Le film est déjà sorti en Italie : pour les frenchies, prière d'attendre encore quelque temps...

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T
Moi j'ai découvert le surfeur d'argent à travers une parodie faite par Gotlib dans ses albums (Rhaa-gnagna je crois) Le surfeur d'argent y est interprété par Alain Delon, c'est assez marrant.
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