Le Vieux Nice

Publié le par Maniette

LE VIEUX NICE

 

Le splendide appart cossu que j'ai pris en location étant situé dans le Vieux Nice, l'heure est peut être venue de vous expliquer, à vous autres pauvre malchanceux qui habitez la campagne picarde, ou les terrils du grand nord ( le mauvais goûts n'étant pas encore hors la loi, rien ne vous oblige de déménager maintenant ), tout ce que vous manquez;

Le Vieux Nice est le quartier le plus fashion, le plus branché, le plus in, le plus superficiel et le plus esthétique que je connaisse dans cette ville. Ici il règne une ambiance proche des villages toscans ou du Latium, si ce n'est que nous sommes toujours en France, comme je m'en rends malheureusement compte au moment de débourser mes trois euros pour un café. Ici les mecs font tous de la muscu entre midi et deux et les filles semblent droit sorties de l'île de la tentation. La profondeur des autochtones est bien entendu proportionnelle au temps consacré à peaufiner leur ego dans la glace. Tout semble étudié dans les moindres détails pour faire ressortir le coté le plus eclatant du quartier, les échoppes offrent de nombreux produits locaux variès et inabordables, et les pizzerie pullulent comme les baraques à frites à Calais ( je parle par expérience, malheureusement ).

Alors je devrais être content, non? Et bien je ne vais pas vous dire que je suis mécontent. Tout d'abord car quiconque vient s'échapper de la côte d'Opale doit s'estimer aux anges d'avoir survécu au pays de la moule-frite et de la misère sociale ( qui n'est pas une spécialité culinaire, ces gens là, ils ne mangent pas, monsieur. ). Ensuite car mon loyer de 600 euros par mois et mon train de vie exagéré me placent dans le role confortable du nanti petit bourgeois qui peut se permettre et de distribuer les miettes aux pigeons, et de se plaindre du nombre trop élevé de ces charmants volatiles. Ici si vous oubliez de metre vos ray bans et votre T shirt Diesel, le commerçant moyen vous invite à entrer en anglais ( come on, putaing con, come in ) en vous croyant au mieux un allemand égaré, au pire un mécréant islamiste si vous revenez de la Promenade des anglais sans crème solaire.

Le Vieux Nice est typique et pitoresque. Et très cher. Je me suis déjà très bien inséré : chaque matin je trouve la Gazzetta dello sport en bas de chez moi, même le dimanche; tout semble être fait comme si ils connaissaient déjà mon péché mignon ( enfin, celui qui n'est pas d'ordre sexuel ). Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici, un mois ou un an, ou la vie. Je sais juste que si il me faut vivre dans un pastiche de l'Italie ( Nice est un pastiche, certes fait avec un minimum de brio, mais toujours un pastiche ), j'aurais toujours la tentation de pousser jusqu'à la frontière. 

En guise conclusion sans rapport avec le coeur du texte:

je souhaiterais saluer bien bas la princiaple du collège Vauban, cette femme merveilleuse et si sensible, avec qui j'ai passé une année de rêve l'an passé, cette femme si délicate, qui lorsqu'elle monte sur une balance pour se peser, se voit répondre par cette dernière - Une à la fois, s'il vous plait!   Entre ça et les moules frites...

 

Publié dans devotionall

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