TU NE FERAS POINT DE SATIRE!

Publié le par DEVOTIONALL

Réaliser une caricature sur l'Islam, mettre en scène le prophète dans les situations les plus absurdes ou irrévérencieuses, est ce un crime, un acte raciste, ou tout simplement une banale forme d'expression libre et de satire, plus ou moins réussie selon le talent du vignettiste? La question, qui se serait vraissemblablement résolue sur un bûcher à l'époque de l'inquisition, n'aura peut être pas d'issue différente, de nombreux siècles plus tard. Les islamistes extrémistes se sont emparés de l'affaire avec une telle hargne et un tel manque d'à propos qu'on est en droit de s'interroger sur leurs véritables finalités.

Ils nous parlent d'acte raciste, et accusent les dessinateurs de Charly Hebdo ( que je n'achète jamais, soi disant en passant, en raison de l'indigence du propos, et parce que leurs vignettes ne me font que trop rarement sourire ) d'humilier le monde musulman. Pourtant, lors de la longue agonie de Jean Paul II, et des nombreuses vignettes cruelles ou apuyées qui soulignaient son martyre de fin de règne, les chrétiens du monde entier ne se sont pas sentis aussi directement touchés, voire humiliés. Caricaturer le bon vieux paysan beauf, baguette à la main, le pif rougeaud et l'haleine ricardisée, berret sur le crâne, n'est pas raciste et fait encore recette, oser dépeindre un homme ou une femme de confession musulmane sans que celui ci ou celle ci soit épargné(e) par la satire est désormais interdit. Alors attaquer le prophète, parlez donc.

Recemment en Italie, une famille entière a été assassinée par un couple d'italiens cinquantenaires, au bord de la folie furieuse, car le petit dernier faisait trop de bruit. La mère et sa soeur sont mortes, le petit donc, et aussi deux voisins qui ont accouru en entendant les hurlements. Seul survivant le père, tunisien, qui venait de sortir de prison pour trafic de drogue ( ce qui lui a valu d'être soupçonné dans un premier temps ) et qui avait eu la chance de s'absenter quelques jours dans son pays natal, ce qui lui a permis d'echapper au massacre collectif. Et bien l'enterrement des victimes a bien eu lieu, mais à Tunis, car ainsi l'a décidé ce charmant rescapé,  pourtant non pratiquant,  après avoir vendu les droits exclusifs de la cérémonie à un journal à sensation italien. Le paparazzo a réussi à s'infiltrer dans la mosquée, alors que le père de la jeune maman, qui venait de perdre ses deux filles, s'est vu refouler à l'entrée, car, et il ne le savait pas, les non musulmans n'y sont pas admis au moment des cérémonies funéraires, même s'ils sont de la proche famille. S'ils peuvent payer, c'est encore autre chose...  ( Au fait, oui, c'est vrai que l'anecdote fait presque dans le racolage, mais quand le camp adverse fait dans le populisme illuminé, il faut bien sortir l'arme blanche... )

Cette petite anecdote pour un seul motif : l'imbecillité crasse et profonde se loge partout : Dans les mosquées de Tunis et dans les journeaux de Paris, chez les intellectuels musulmans et les biens pensants amis des bénitiers et du crucifix. Mais le jour où systématiquement, celui qui voudra s'exprimer, avec plus ou moins de talent ou de bonheur ( car le talent comme l'humour sont deux concepts subjectifs. Charly Hebdo et les caricatures ne me font pas rire, mais les chiffres de vente m'incitent à penser qu'ils ont tout de même un public. Et que dire de Bataille et Fontaine, alors. Oui, ils mériteraient la potence, mais c'est ça, la liberté d'expression. encore que là, quand même... ) devra subir avant même d'avoir fermer la bouche ou poser le crayon, une fatwa express ou une décision de tribunal contre son oeuvre, alors ce jour la, il ne nous restera plus qu'à réecrire les manuels de physique et d'astronomie, et de recommander à tous nos collègiens et lycéens de ne jamais tenter de voyager au bout du monde. Car comme vous le savez déjà, la Terre est plate (  et non ronde malgrè les avis de certains hérétiques à qui il va falloir apprendre à penser ). Dernière chose : avec tous les autodafés qui se préparent, en ces temps d'obscurantisme galoppant, le taux de monoxyde de carbone dans l'air va encore grimper en flêche, n'en déplaise à notre cher vieil Al Gore.

caricature de mahomet

Vous vous rappellez de ça? Une fatwa pour Gosciny, une!

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"Ceux qui n'aiment pas la France, ils n'ont qu'à la quitter" . En substance, le nouveau (?) mode opératoire de la pensée de Sarkozy, en phase electorale. Et si, chez certains, était né un rejet, un dégout, non pas de la France en tant qu'entité abstraite ou concept national ( faudrait il être assez fou pour ne pas se rendre compte de tous les avantages dont nous jouissons ici, en rapport avec plus de 90% du globe terrestre ? ) mais de la France politique, de ses représentants en hauts lieus, de leurs menaces voilées, de leurs propensions à faire vivre et alimenter la peur, car contrôller les masses, quand on a pour seul devoir de la rassurer, est bien plus facile que de satisfaire ses revendications profondes? Un peu comme quand vous entrez chez le medecin en croyant avoir une leucémie, et qu'on vous diagnostique juste une infection virale et une semaine d'hospitalisation. Vous êtes soulagé d'avoir evité le pire, mais votre peur est telle que vous acceptez la semaine d'hôpital, pourtant tout sauf un divertissement, comme une sinécure, une libération. C'est ça aussi, la méthode Sarkozy : Foutre le feu aux organismes de tous pour ensuite revendre de la Biafine au marché noir, ce qui soulagera les plaies des plus nantis, mais ne guérira personne. Si vraiment vous désirez aller voter, autant se tourner vers le seul candidat qui semble avoir conservé un semblant d'honnêteté ( n'en déplaise aux guignols et leur scandaleux acharnement )  : Bayrou François.

Pour finir, une petite évidence, qui nous trouve d'accord, Monsieur Nukstrike : les chances que les cités aillent majoritairement voter à gauche, pour une prétresse du sado maso capitaliste, une perverse petite bourgeoise au sex appeal d'une truite plongée dans le formol, sont bien faibles. Rappellez vous The big lebowski, et la scène ou Jeff Bridges répand les cendres de son ami : Ne jamais semer contre le vent, si vous ne voulez pas vous prendre les graines dans la gueule.

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