Blazers 29 : Borat, la supercherie

Publié le par Devotionall

Puisque nous en avons parlé brièvement durant le réveillon, une petite voix hors de la cohorte des admirateurs de Borat, pour rétablir quelques vérités sur cette daube à succès :

Sacha Baron Cohen est borat ( et ne mérite pas la majuscule ), un pseudo journaliste du Kazakstan, en mission aux Etats Unis pour analyser les moeurs locales, au profit de son pays d'origine. Il quitte donc une société primitive et simpliste pour la plus grande démocratie mondiale, les USA. Film choquant et provocateur, et pour cela à grand succès, Borat est aussi et avant tout une grosse supercherie, un etron dans le panorama filmographique actuel.

De la cote Est à l'Ouest, le film se déroule comme un road movie déjanté, sans que Baron Cohen explique forcément à ses interlocuteurs qui il est vraiment. Borat vient du Kazakstan, ici réduit à un ensemble de poncifs, de clichés eculés, une vision réductrice et blessante d'un pays inconnu. L'humour est d'emblée porté sur le pipi caca et tourne autour de la ceinture, rarement plus haut. Les grandes découvertes que Borat fait à son arrivée sur le sol americain ( ascenceur, chambre d'hôtel, la television ) sont tout simplement ridicules, et aussi crédibles que Jacquouille qui débarquent du moyen âge. C'est là qu'on prend toute la dimension du talent de Christian Clavier, à voir le crétin moustachu et journaliste faire ses ablution dans les toilettes ou faire ses besoins dans une plate bande. Du vu et revu au cinema trash, de quoi faire eclater de rire ceux que les facéties de Michael Youn font encore rire, de quoi laisser de marbre ceux qui ont quelques exigences plus raffinées pour ce qui est du comique. Quand à ceux qui louent l'originalité de cette "oeuvre", nous les invitons à se replonger dans Voltaire, et à lire son Candide : le principe y est le même, avec le talent et la finesse en plus.

Borat se veut moralisateur, une enième dénonciation d'un système absurde, le modèle américain. Tirer sur l'ambulance est un sport international que beaucoup pratiquent avec profit ces derniers temps. Une satyre anti américaine ou un bon vieux documentaire anti Bush, en 2006, représentent une prise de risque identique à celle de la Juventus qui tente de remonter en série A : l'issue est assuréement positive. Peu importe que certains se découvrent des vocations tardives ( Al Gore s'est découvert le cousin naturel de Nicolas Hulot après une carrière aux dents longues ), l'essentiel, c'est d'exploiter le discours politique ou satyrique pour faire des dollars. Que Bush soit un illuminé dangereux et les hautes sphères américaines coupables de hauts crimes est un fait hunanimement reconnu et une manne pour artistes en mal d'inspiration et de reconnaissance publique.

Borat est un catalogue. Catalogue des poncifs, des caricatures américaines telles que le gogo moyen désire les voir pour se conforter que l'Amérique, c'est vraiment de la merde. Les filles sont des blondasses au gros seins qui courent sur des plages californiennes ou des grosses immondes qui se nourissent chez MacDo. Les hommes ne se font jamais les bises, car ils detestent les homos, et ces mêmes homos sont des folles qui batifolent ( allitération ) dans les gays pride de gauche. Les armuriers vendent des armes sophistiquées à quiconque veut descendre du juif . Bref, si vous vouliez voir vos fantasmes anti américains prendre forme sur grand ecran, ce film est fait pour vous, et saura vous conforter dans vos impressions, telles que lentement mais patiemment expliqué dans quasiment tous les médias. Et la encore, certes, tout ceci n'est pas non plus complétement faux, c'est juste réduit à sa plus simpliste expression pour des besoins bassement commerciaux, pour vendre cette farce qui ignore tout de l'humour et de la subtilité, et mise avant tout dans le gag potache et bien gras. Une sous espèce de camera cachée, qui ferait presque passer Pascal Selem pour un maître artisan de l'humour.

Quelques mois plus tard, les procès pleuvent. C'est bien dommage, car tous ceux qui attaquent Cohen en justice ne font que créditer son film de la juste subversion qu'il ne mérite pas, et n'affiche jamais. Borat est en définitive une farce etudiante bien grosse et bien grasse, pas plus fine ou plus corrosive qu'American Pie ou les onze commandements. La découverte de l'Amérique et de ses moeurs, en toile de fond, est un bien mince pretexte à usage du public crédule ou fanatiquement anti américain. Cela dit, si pour vous l'humour rime avec quéquette débridée, gros nibards en silicone et blagues vaseuses, vous allez vite ériger cette daube en monument du XXI° siècle, le siècle post moderne, le siècle de la bétise et de la misère qui fait rire. En tous les cas, ça semble bien parti pour.

Borat à la mer : même Dubosc fait plus drole dans Camping, avec son ridicule maillot rose. Imaginez le Morning Live du plus gros con du paf porté à l'ecran, vous avez mis dans le mille...

Cette nuit au Rose Garden les Blazers ont su profiter de la venue d'une équipe des Hornets pleine de blessés pour renouer avec la victoire sans souffrir. Après une minute de silence en hommage au président Gerald Ford, la rencontre a clairement indiqué, dès les premiers paniers, que Portland semblait en mesure de gagner son 13° match sans attendre la sirène. Loin du match précédent, où les blazers s'étaient imposé malgrè un déficit de 27 points en cours de rencontre! Jamaal Magloire continue toutefois de se lamenter sur son faible temps de jeu et pourrait bien être echangé dans quelques jours ou quelques semaines, ce qui ne semble pas émouvoir le public. Randolph est l'artisan de la victoire avec un enième double double, alors que Brandon Roy y est allé de ses 15 points. Udoka réalise aussi un double double, démontrant ainsi qu'il apprend, petit à petit, ce qu'est la NBA. "On savait que les Hornets venaient ici en esperant s'imposer et se relancer, comente Roy, mais on voulait vraiment gagner cette recontre car on en avait besoin! En NBA, vous devez vous faire respecter à la maison". En attendant , ces Blazers ne sont pas si mauvais que ça cette année, et les perspectives d'avenir ont de quoi faire sourire.

17 ° double double pour Zach Randolph

PORTLAND - NEW ORLEANS   100 - 85

PTS : RANDOLPH   26

RBS : RANDOLPH   11

ASS : PARGO (New) et RODRIGUEZ   5

Bilan : 13V   16D

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