Le journal des Culturés : Sorties indépendantes

Publié le par Devotionall

Le journal des culturés présente :

Une nouvelle cargaison rock/pop indé !

La fin d'année approche, et avec elle son lot de palmares et de classement : quels seront les meilleurs albums de cette année 2006, riche en bonne surprise au niveau des indépendants, et bien pauvre pour les majors? Avant de pouvoir lever le voile sur notre opinion eclairée, voici cette fois encore un petit lot de découvertes, avec plus ou moins de bonheur.

Nous ouvrons cette rubrique avec AUSTIN TV et son album Azrael. Ce groupe est l'exemple type de formation parfaitment inconnue, et qui a décidé de se concentrer sur une musique totalement instrumentale. Ce choix est né du désir de laisser à l'auditeur la plus totale liberté dans la manière d'interpréter les créations du groupe. Les influences d'Austin TV ne vous diront pas grand chose non plus, si vous n'êtes pas un auditeur attentif de la sub culture indépendante. Yo la Tengo et Sigur Ros sont les plus célèbres des artistes qui ont contribué à la création de ce son particulier. Le groupe est espagnol, ce qui est assez rare pour être souligné, et se dit aussi hautement eclairé par les textes de Ray Bradbury ( voir article d'il y a trois jours ) et les films de Lynch. En fait, cet Azrael n'est pas à proprement parlé le second album studio du groupe ( le premier est La ultima noche del mundo, 2003 ) mais une compil sortie il y a quelques mois, et qui contient des b sides, et des raretés introuvables ailleurs. Tissé de guitares détournées, de sons etranges et répétés, d'une atmosphère absolument indescriptible par les mots, Azrael est un bien surprenant et inattendu objet sonore non identifié, que vous ne trouverez vraissembablement pas à la fnac de votre quartier, bien occupée qu'lle est déjà à écouler les milliers d'exemplaires du dernier dvd live de Vilaine fermière. Pop culture, quand tu nous tiens... ( 6/10 )

Quittons l'Espagne pour les States et la réedition de l'excellent album de NEUTRAL MILK HOTEL, In an aeroplane under the sea. Cet album de rock psychédélique, sortie au départ en 98, est une référence dans le milieu, le coup de maître d'un groupe qui a su se tailler une belle tranche de fans pur et dur, et devenir culte à peu de frais. Entre 1996 et 1998, Jeff Mangum, leader énigmatique et réservé, en proie depuis cinq ans à une dépression chronique, découvre le Journal d’Anne Franck et déclare en 1998, à la sortie de In an aeroplane over the sea, que le livre l’a profondément traumatisé et a eu une immense influence sur l’écriture du disque. Le résultat est comme vous pouvez aisément l'imaginer : l’orchestration est hétéroclite : orgue, trompette, accordéon, scie musicale, trombone, saxophone, cornemuse, batterie, guitare ; elle donne un aspect atemporel à ce disque, un véritable fouure tout pour le meilleur et jamais le pire. Les membres d'Arcade Fire tisse les louanges de ce groupe depuis leurs touts premiers pas, il y aura bien une raison à cela, non? ( 7/10 )

Vous aimez l'Ecosse et son climat rigide, ses pubs où la bierre et le whysky coule à flots, cette ambiance nostalgique et ethylique dans laquelle baigne ces contrées nordiques? Vous aimez surement ABERDEEN CITY, jolie ( enfin bon... ) ville écossaise, et groupe un tantinet menteur, puisque établi en angleterre, et originaire de Boston! Voici venir l'album The freezing atlantic, de quoi donner la chair de poule, à l'arrivée de l'hiver qui s'annonce moins rigoureux, merci la pollution. Le riff de guitare glacial, le groupe de Bradley Parker se fend d'un premier album composé dans la chambre des parents de son leader, coupé du reste du monde. Quand le chômage frappe à la porte, les vocations se réveillent, en quelque sorte. L'album était destiné au départ à contenir uniquement des bombes post punks, mais bien vite Aberdeen city a découvert les plaisirs d'une musqieu maitrisée et relachée, comme sur le très joli Stay still. Mention particulière aussi pour In combat, autre moment fort de l'album. Pour ce qui est du chant, par contre, il faudra encore faire preuve d'un peu de clémence. La musique indé américaine se porte particulièrement bien ces temps derniers, profitons en pendant que ça dure... (6,5/10)

Nous finissons cette rubrique avec THE EVENS, et leur album presque éponyme, Get even. Ce groupe est le second projet de Ian MacKaye, membre fondateur des plus connus et réputés Fugazi. Avec sa première formation, il s'était spécialisé dans le rock sans concession, indé jusqu'au bout des ongles, toujours à la recherce de nouvelles textures sonores. Fugazy n'est plus, et désormais cet avec The Evens que l'aventure continue, dans une toute autre direction. Ici, il s'agit d'un duo avec Amy Farina, un chanteur/batteur des plus eclectiques. L'album a un ton politique déclaré, et s'ouvre sur un groove jazzy et presque oriental. A vouloir prendre la tengenate vers des contrées inexplorés, ce Get Even finit tout de même par se perdre dans les méandres du " je veux faire innovant, mais je ne sais pas trop comment". Personnellement, nous avons jugé l'album assez irritant à la longue, et assez décevant, compte tenu des promesses du premier ouvrage de The Evens, The innocence. Un petit fourre tout avec beaucoup de tout et pas mal de n'importe quoi, qui ne convainc pas vraiment. Dommage... (5/10)

 

La couverture de l'album de Neutral Milk Hotel

Jste pour l'anecdote, et pour le fun, nous avons aussi jeté une oreille sur l'album de 2004 de Duran Duran, les garçons coiffeurs un peu tarlouzes des années 80, qui ont rechaussé les talons hauts et les perruques blondes pour un ultime baroud d'honneur. Et bien? Et bien pas grand chose, un album gentillet et sans surprise, qui fleure bon la pop pré fabriqué des 80's sans prendre jamais le moindre risque. Un ou deux morceaux très sympa ( Point of no return ) et beaucoup de vent pour pas grand chose. Comme les années '80, au final. L'album s'appelle Astronaut, et est très dispensable.

Publié dans Journal des culturés

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