Le journal des culturés : Cure, Jarvis Cocker, XIII

Publié le par Devotionall

Mercredi, jour faste pour les intellectuels de tout bord : c'est le journal des culturés, coincé entre un déplacement à Gênes et un week end à Milan. On attend toujours vos contributions d'ailleurs, à croire que ce blog n'est consulté que par des analphabétes égoïstes. Trèves de bavardages, allons y !

Tout d'abord un petit tour du coté des bootlegs. Il existe un concert des CURE que je peux que vous recommander. si vous deviez n'en posséder qu'un seul, asociant l'energie du groupe à la qualité sonore du live, et encore la performance de ce soir précis, le résultat est tout trouvé : Live in Vienna, libro music hall, 2000. Ce concert diffusé par la radio autrichienne, durant le Dream tour de 2000, est une pure merveille. Les basses y sont plus fortes et menaçantes que jamais, et magnifient un End jamais aussi grandiose auparavant. Le long Watching me fall est interminable et poignant, et fait suite à un splendide Out of this world, subtil et racé, un des meilleurs morceaux des Cure de toutes époques confondues. Les grands classiques épiques, de From the edge of the deep green sea à Disintegration sont joué dans une urgence et une rage controllée qui fait des cure le groupe idéal pour la bande son des longues soirées d'hiver à venir. Ce concert est indispensable pour qui désire vraiment comprendre ce qu'est le son des cure, dorénavant. Puissant et décidement lourd, de sens et de menace. ( 9/10 )

A ceux qui sont par contre fortunés, et qui dépensent sans compter, vous pouvez investir plusieurs dizaines d'euros dans le coffret de BJORK, Live Box, qui n'est pas du tout sponsorisé par Free, comme le titre le laisse croire. Vous allez y retrouver les quatres albums de l'islandaise que la presse spécialisée en manque d'inspiration qualifie de fée, et que nous appelerons ici une branleuse criarde. Dotée d'un timbre de voix particulier, entre le cristalin et l'insuportable, Bjork joue et surjoue de ses gargarismes et autres borborygmes, entre deux arrangements foireux, version unplugged, de ses grands titres passés. Comme on se lasse vite, finalement, de cette pseudo rebelle qui exige de son public adoré 60 euros pour un minable récital alternant vélléité de musique classique et pop policée. La live Box est comme celle de Free, pas dit qu'elle fonctionne et séduise tout le monde, loin de là. Pour nous, c'est clair et limide, à fuir ( 4/10 )

Au fait, il parait que John Lennon n'est pas mort. Mais si, je l'ai encore entendu à la radio, pas plus tard qu'hier.. à moins que ce ne soit le fils, Sean, qui revient avec un deuxième album succédant ainsi à l'anonyme premier, vendi à plus de cent exemplaires, inclue la famille. Cette fois Sean a trouvé le bon plan : une campagne médiatique de premier ordre, matraquage systématique sur toutes les télés, même herziennes, toute la presse spécialisée, bientôt chez vous en concert privé si vous découpez dix preuves d'achats sur les boites de Sheba au paté royal. Au final, ça marche. Sean a déjà vendu et vendra encore cent fois plus de ce second opus, qui, soyons honnête, n'est pas mal du tout. De la pop sans prétention, douceâtre et qui se laisse écouter bien sagement, mais un joli album quand même, un peu trop sage, peut être. Mais Sean autait il fait tout simplement du play back sur de vieilles bandes inédites de son père? Mystère... ( 6/10 )

Il arrive, mesdames et messieurs, après TANT d'attente, le grand et flamboyant JARVIS COCKER, débarassé de PULP ( mais bon, il a gardé certains membres qui oeuvrent dans l'ombre sur cet album solo ) et son premier album solo éponyme. Nous en avons versé une larme d'émotion tant cet album était désiré! Un peu moins provocateur qu'il y a quelques années, Jarvis étale sa mélancolie et son dandysme distingué le long de 13 morceaux dont deux petits instrus qui rétablissent sa suprémacie sur le royaume des glandeurs et autres penseurs isolés et incompris. L'album a été enregistré en dix jours, au cours de séances ultra rapides et d'une eruption de créativité de l'ancien leader de Pulp. Et encore, ne figure même pas l'excellent Running the world, en ligne sur le site perso de Cocker depuis plusieurs semaines. La classe est intacte, l'energie aussi, Jarvis cocker est de retour, et même si nous ne sommes pas très objectif, je vous recommande d'y jeter une oreille attentive. ( 8/10 )

Visuel du produit

Jarvis, c'est le bonhomme louche, là, sur la pochette...

Enfin je tenais à vous recommander particulièrement le site ubcfumetti.com . Tout d'abord car il s'agit d'un site très complet, présentant un vaste echantillon de ce qui se fait au niveau de la Bd, tous genres confondus, au niveau mondial. Ensuite car se site italien possède aussi une section française, anglaiuse, espagnole, assez bien fournie, et parce que je collabore désormais avec la section française, pour les traductions et articles divers. En avant première les différents articles que je mettrais en ligne seront disponibles sur ce blog. C'est le cas, ce mercredi, de ce papier sur XIII, le célèbre chef d'oeuvre de Van Hamme de politique fiction, publié chez DArgaud. Place à XIII, donc :

Naissance du personnage

C'est en 1976 que se rencontrent pour la première fois les deux artistes belges Jean Van Hamme et William Vance. Scénariste déjà reconnu mais pas encore de tout premier plan, Van Hamme apprécie beaucoup le travail de Vance, déjà connu du public grâce à Bob Morane et Bruno Brazil. Son trait réaliste, son habileté pour dessiner des corps de femmes sensuelles et d'hommes virils, parfaits pour la BD d'aventure, sont l'idéal pour la série que Van Hamme a en tête. Ce n'est qu'en 1984, soit huit ans plus tard, que le projet verra le jour. Les premiers pas de XIII se font sur l'hebdomadaire Spirou : l'idée de départ, celle d'un homme retrouvé amnésique sur une plage, est inspirée à Ven Hamme par un roman de Robert Ludlum, daté de 1980, " La mémoire dans la peau " ( "The bourne identity" ). Mais tout le reste est bien une création originale de Van Hamme. Les intrigues de l'amnésique tatoué du chiffre XIII sont présentées en volume par Dargaud à partir de la même année. Avec le huitième volume, "Treize contre un", les ventes atteignent 140 000 copies et l'éditeur réalise que la série a tout du best seller. Il commence à la promouvoir et la réponse du public ne tarde pas à arriver. XIII a déjà vendu en tout 6,5 millions d'albums : un des rares "nouveaux" personnages de la BD capable de se hisser en tête du classement des ventes des livres les plus lus en France. En 2002, est sorti le dernier volume ( pour le moment ) : "Lachez les chiens"

 

Qui est-ce ?

XIII est une saga de politique fiction farcie d'une bonne dose d'action. Le point central du récit narratif est le protagoniste, un homme amnésique et avec trop d'identités : Jason Mac Lane, Jason Mullway, Jason Fly, Seamus O'Neil, Kelly Brian, Alan Smith, Steve Rowland, Ross Tanner, Jed Olsen, John Fleming, Hugh Mitchell, Karl Meredith, Reginald Wesson et "El Cascador". Une litanie de noms et prénoms présentés par Van Hamme le long des 15 albums, véritable marque de fabrique d'une série qui fait des coups de théâtre et des cliffhanger son credo. Il n'y a pas d'album qui se termine sans son lot de suspens, et à chaque fois que le mystère semble se résoudre dans le numéro suivant, voila que de nouvelles intrigues se tissent! La série a pour le moment été divisée en quatre sagas : Du premier au cinquième album, XIII part en quête de son identité et de son passé, et doit dans le même temps affronter la "conspiration des XX" qui prépare un coup d'état aux Etats Unis. Du sixième au huitième volume, XIII mène à nouveau l'enquête sur son passé, sur celui de son père et sur ses relations avec Kim, fille du général Carrington et épouse de Steve Rowlands, une des identités de XIII. Du neuvième au onzième, l'action se déplace des États Unis au Costa Verde, un petit état d'Amérique centrale où XIII a guidé pendant quelque temps la révolution sous le pseudonyme du "Cascador". A partir du volume 12, nouveau virage : XIII est poursuivi par un nouvel ennemi tout puissant, Frank Giordano, chef de la NASA ( National Security Agency ) , selon qui l'homme qui pensait s'appeler Jason Mac Lane est au contraire Seamus O'Neil, un terroriste de l'Ira. Le treizième volume, "XIII l'enquête", est une sorte de livre illustré dans lequel deux journalistes reparcourent l'histoire des douze premiers albums et ajoutent des détails inédits sur l'histoire et sur les personnages.

Qui sont ses amis ?

Ils sont nombreux et de confiance. A commencer par le général Ben Carrington, qui "adopte" XIII comme son fils. Son assistant, la belle femme de couleur aux ressources extraordinaires ( elle est pilote et excellent soldat ) connue seulement comme le Major Jones ( Van Hamme n'a jamais révélé son véritable nom ), qui aide XIII en plus d'une occasion à se sortir du pétrin et qui en tombe très vite amoureuse. Et encore : le colonel Amos, homme des services secrets chargé d'identifier les commanditaires de l'homicide du président Sheridan. Sean Mullway, le père de XIII, réfugié en Amérique centrale. Armand De Préseau, un noble excentrique propriétaire d'une plantation dans l'état de San Miguel et ami de Sean Mullway. Betty Barnowski, ex militaire de carrière, qui au cours de la saga au costa Verde tombe amoureuse d'Armand De Préseau et part vivre avec lui.

Qui sont ses ennemis

Durant la série, il semble presque que Van Hamme organise un grand concours entre le nombre d'identités qu'il attribue à XIII et la meute des ennemis qui lui donnent la chasse. Le plus implacable est durant de nombreux numéros une certaine "Mangouste", un tueur habile et inarrêtable. La personne qui l'envoie siège à la Maison Blanche : Wally Sheridan, numéro un du complot qui vise à instaurer une dictature aux États Unis et frère de William, le président assassiné dans "Le jour du soleil noir". Une fois qu'ils ont tous deux quittés la scène, c'est Frank Giordano, chef de la Nasa, qui prend leur place, et Irina Svetlanova, une tueuse à gage qui a fondé Executor ( une sorte de Spa du meurtre sur commande ), qui souhaite se venger de XIII, qui l'a défigurée.

Publié dans Journal des culturés

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T
Ben y'a plus qu'a écouter tout ça !
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