COLUCHE, L'HISTOIRE D'UN MEC (D'Antoine De Caunes)

Publié le par DEVOTIONALL

***   GRAND ECRAN   ***

COLUCHE, L'HISTOIRE D'UN MEC (D'Antoine De Caunes)


Cette semaine, place aux DVD. Un bon film à la maison, ça vaut parfois un gros navet dans les salles, n'est ce pas?

C’est l’histoire d’un mec… d’un comique d’origine italienne, pourtant tout ce qu’on peut imaginer de franchouillard, grand cœur et fin noceur, qui se présente aux élections présidentielles. D’abord pour rire, une farce provocatrice contre la collusion de politiques incompétents, puis un projet pris au sérieux, peut être un peu trop, au risque de faire imploser sa propre famille et de se mettre en danger. COLUCHE, car c’est de lui qu’il s’agit, avait quasiment flirté avec la barre des 20% en 1981, année bénie où la gauche prend le pouvoir avec Mitterand, année de tous les espoirs, en grande partie déçus et trahis par la suite (mais c’est une autre histoire…). Pour retracer ce pan de l’histoire de France ( en parallèle avec la course présidentielle du comique, c’est toute une France qui rejette la droite institutionnalisée qu’on observe)  il aurait fallu un réalisateur chevronné, un type sensible qui sache jongler avec le social, la carrière et le talent de Michel Colucci, et pas le certes volontaire et appliqué Antoine de Caunes, qui a ici pondu une œuvre décousue et qui avance par soubresauts, incapable de progresser dans la continuité et dans l’harmonie. Quand à celui qui devait interpréter Coluche, bonjour la tâche à accomplir ! On est quasiment sur le même plan de difficulté que Marion Cotillard aux prises avec la môme Piaf. François-Xavier Demaison, autre trublion qui lui ne fait rire que ses proches et encore, a le mérite d’être très crédible, dans beaucoup de scènes. Il a tenu a reconstituer de nombreuses scènes de spectacle, assume une démarche, une intonation, un phrasé, qui sont louables et à louer, du bon travail. Tout juste pêche t’il dans les scènes intimistes, les moments de sensibilité qui tournent à la sensiblerie et au pastiche forcé. Lea Drucker est elle en réussite sous les traits de la femme du comique, Véronique. Le film est globalement plaisant et gêne parfois le spectateur, quand on oppose la montée du chômage, la difficulté de vivre de « la France d’en bas » et les soirées orgiaques et autres combats de bouffe qui implique les membres de feu Hara-Kiri, joyeuse bande de lurons délurés mais pas toujours cohérent avec leurs propos incendiaires. Le seul grand regret qui plombe bien l’ensemble, c’est tout de même l’absence d’une vraie tension cinématographique, d’une belle vision d’ensemble, pour coller et unir entre elles toutes les bonnes idées et intentions du réalisateur, et en faire un film réussi. Car si Coluche a trouvé l’acteur qui peut le restituer sur grand écran, ce n’est pas avec De Caunes, appliqué mais sans génie ni verve particulière, qu’il pourra nous revenir dans toute sa splendeur et sa complexité. (6/10)

Publié dans AU CINE CE SOIR

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