LES NOCES REBELLES (De Sam Mendes)

Publié le par DEVOTIONALL

***   GRAND ECRAN   ***

LES NOCES REBELLES (De Sam Mendes)




Pince mi et Pince moi sont sur un bateau ( le Titanic ), ce dernier fait naufrage, qui va s’en sortir ? Vous avez aimé cette blague potache, devenue un des plus gros films de l’histoire, pleins de bons gros sentiments et mièvre comme ce n’est pas possible ( avec en plus l’apport hystérique de Celine Screaming Dion ) ? Vous adorerez peut être moins les retrouvailles des deux acteurs fétiches, Kate Winslet et Leonardo Di Caprio, dans ce qui semble l’antithèse de cette histoire d’amour fiabesque et cul-cul.


Dans l’Amérique des années 50, Frank et April Wheeler se considèrent comme des êtres à part, des gens spéciaux, différents des autres. Ils ont toujours voulu fonder leur existence sur des idéaux élevés. Lorsqu’ils emménagent dans leur nouvelle maison sur Revolutionary Road, ils proclament fièrement leur indépendance. Jamais ils ne se conformeront à l’inertie banlieusarde qui les entoure, jamais ils ne se feront piéger par les conventions sociales. Pourtant, malgré leur charme et leur insolence, les Wheeler deviennent exactement ce qu’ils ne voulaient pas : un homme coincé dans un emploi sans intérêt ; une ménagère qui rêve de passion et d’une existence trépidante. Une famille américaine ordinaire ayant perdu ses rêves et ses illusions. Décidée à changer de vie, April imagine un plan audacieux pour tout recommencer, quitter leur petite routine confortable dans le Connecticut pour aller vivre à Paris. Mais lorsqu’ils mettent l’idée en pratique, les époux se retrouvent confrontés à des limites qu’aucun d’eux ne soupçonnait. L’un est prêt à tout pour s’échapper, à n’importe quel prix. L’autre mettra tout en œuvre pour sauver ce qu’il leur reste, quels que soient les compromis. Frank et April vont découvrir que la distance qui sépare l’amour de la haine, le bonheur de l’enfer, est parfois bien mince…

Dur d'établir un jugement définitif : ce film est loin d'être mauvais, il a même des aspects forts plaisants, et pêche surtout par une fin à rallonge qui a le défaut de gommer un peu de la magie du cinéma, c'est à dire cette capacité a intérpréter, chacun de nous, les évenements passés lors du film, et leurs conséquences. Sam Mendes a peur que son public soit trop débile pour ne pas tout comprendre, alors il verse dans le pathos total et plante un peu son film. Pour le reste, c'est un plaisir de voir cet anti titanic, où les illusions et les bons sentiments volent en éclat devant le triste et morne réalité. Winslett est fort convaincante et Di Caprio presque bon, mais notez au passage que je suis un détracteur de mauvaise foi de ce piètre acteur. Michael Shannon fait une apparition remarquée dans le rôle du fou ( fils de voisins ) qui vient démasquer le couple bien tranquille, comme dans les comédies de Pirandello, comme si l'aliènation volontaire de ces bourgeois américains modèles ne pouvait résister à la vraie démence sociale. Les enfants sont ici des otages bien discrets, simple matière de procréation qui sert de collant pour une famille décomposée d'avance. Ce qui n'est que trop vrai au regard de ce que nous vivons aujourd'hui. Une fable cruelle, un récit grinçant; sans aller au bout de sa logique, ou justement, en y allant un peu trop directement et sans finesse sur la fin, Les Noces Rebelles ont le mérite de nous offrir un miroir respectueux de l'envers du décor, des ombres menaçantes qui planent sur le charmant petit monde Wasp américain. Sans qu'on y apprenne non plus grand chose de bien nouveau. (6,5/10)

Publié dans AU CINE CE SOIR

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S
Bonjour,<br /> Comme There will be blood l’année passée, j’aurais vraiment voulu aimer ce film. Mais comme There will be blood l’année passée, je n’ai pas accroché plus que ça (même si je préfère quand même Les Noces Rebelles).<br /> Je ne dis pas que le film de Sam Mendes soit mauvais, mais seulement qu’il ne m’a jamais véritablement touché. Aucune émotion ne s’en dégage et ça ressemble trop à un American Beauty old-school ; l’ironie mordante en moins.<br /> Après, l’interprétation est remarquable (c’est déjà le cas du film de Paul Thomas Anderson), mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. C'est bien trop superfitiel et sans âme pour émouvoir je trouve.<br /> Amicalement,<br /> Shin.
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