BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB

Publié le par DEVOTIONALL

Le journal des culturés présente :

LE CLUB DES  MOTARDS REBELLES EN NOIR

Dans la série nom de groupe des plus fantasques, j'ai demandé les motards rebelles. Leur patronyme dérive d'une bande de bikers tirée du film avec Marlon Brando, L'Equipée sauvage. Le groupe s'est forgé une solide réputation en écumant les clubs de San Francisco où il s'est affirmé comme un juste héritier des Stone Roses ou de Jesus and Mary chain, avec des performances scèniques mémorables. Les voici de retour avec un nouvel album qui flirte bon avec la... consécration!

En 2000, à l'heure de ses débuts tonitruants portés par une presse spécialisée enjoleuse, les BRMC posaient cette question dans un de leurs titres : "Whatever happened to my rock 'n' roll?" Sept ans plus tard on se rend compte que le groupe a gagné en profondeur et en maturité, et ses interrogations ont de même vite évolué : "Suicide's easy, what happened to the revolution?" Voilà ce que se demande désormais le chanteur Robert Turner dans le très bon morceau Berlin.

Ne vous fiez pas à leur musique clairement pop rock, les Black Rebel font aussi dans la politique, en 2007. Dans Weapon of choice, les voila qu'ils assénent : Je ne gacherais pas mon amour pour une nation. Les titres ont souvent aussi un petit coté bluesy pas désagréable, qui réhausse l'engagement musical et social de ces jeunes musiciens bourrés de talent. La recette n'est pas inédite : des basses vrombissantes, des riffs entêtants et imparables, des boucles renversantes, la pop n'a presque plus rien à inventer, mais quand on sait en jouer avec dextérité, elle peut encore offrir de vraies pépites. On est jamais loin, dans cet opus, de spaceman 3, le premier projet du chanteur de Spiritualized, groupe oh combien formateur s'il en est.

Ce qui nous touche particulièrement, c'est la facilité de créer des mélodies, des rythmes et des ponts acrocheurs, sans la moindre concession. On avait était séduit en début d'année par The Cinematics, voilà que nous chavirons à nouveau pour un autre album de puissante pop presque parfaite. Sur Window, les rebelles en noirs se la jouent même John Lennon façon "I am the Walrus", que l'on entend murmuré en fond sonore. All you do is talk semble sortir droit de l'album de U2 The Josuah tree, au meilleur moment du groupe irlandais. American X est une somptueuse partition de neuf minutes, un "dark jam" qui vous prend et ne vous lâche pas. L'album se termine en beauté avec Am I only, introspectif et morbidement délicieux. Quand on pense aux bikers, on imagine bien mieux des tatoués chevelus se tapant biere sur biere renversés sur leurs Harley Davidson, et c'est dommage. Le club des motards rebelles vous invite à un road movie dans l'univers de la pop music, faîtes le plein avant, ils vont vous emmener bien loin. Vrombissant! (7,5/10)


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